Philippe LESCAT
(24 mai 1955 – 8 mars 2002)
Tous ceux qui ont côtoyé Philippe Lescat seront marqués pour toujours par sa personnalité attachante et par ses grandes qualités musicales et professionnelles. Philippe Lescat a débuté la musique par le piano et l’orgue. Puis il se tourne vers l’enseignement comme professeur agrégé, d’abord à Nanterre puis à Paris.
C’est en 1985 qu’il se consacre principalement à la musicologie et à l’histoire de la musique avec une thèse très remarquée sur les traités musicaux français de 1660 à 1792, publiée ensuite par l’Institut de pédagogie musicale et chorégraphique (Méthodes et traités musicaux en France, 1660-1800). Passionné par les XVIIe et XVIIIe siècle français, Philippe Lescat a contribué au regain de faveur dont jouit désormais la musique de cette époque. Ses recherches se sont, en effet, centrées autour de grands domaines tels que la théorie musicale, l’interprétation, l’éducation. Il s’est fait également connaître par ses investigations sur les maîtrises parisiennes, hauts lieux d’apprentissage aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Pour lui la musicologie devait nourrir la vie musicale et sortir de la tour d’ivoire des spécialistes. Lui-même, musicien et organiste à Saint-Martin-des-Champs, était persuadé du bien-fondé d’une telle démarche. Ses préfaces et ses réalisations de fac-similés, en collaboration avec Jean Saint-Arroman, dans les collections « Musique classique française » et « Dominantes » chez Fuzeau en témoignent.
Le même esprit a présidé aux différentes participations artistiques de Philippe Lescat, que ce soit comme organiste ou comme pianiste. Son éclectisme l’a porté à interpréter aussi bien le répertoire baroque (concerts et récitals en soliste ou en ensemble) que celui du XIXe siècle. Dans ce dernier domaine, il s’est plus particulièrement consacré, avec ses amis des « Voix du L.A.C. ». et des « Offenbacchiades », à la représentation d’opéras-bouffes d’Offenbach, compositeur qu’il appréciait.
Habité par la passion de la musique et de la vie, Philippe Lescat avait fait de la phrase de Nietzsche sa devise : « La vie sans la musique serait une erreur ».
Bertrand POROT