I – La musique du pouvoir
– Il y a peu d’alternatives à un musicien du XVIIe de ne pas dépendre d’un représentant du pouvoir (royal, bourgeois, aristocratique, religieux) => condition sociale du musicien à cette époque.
– Le sujet est donc d’apprécier la part dévolue à la propagande, à la glorification d’un roi ou de correspondre au goût d’un prince mécène.
– S’agit-il d’autoritarisme, d’art de propagande ou bien l’artiste garde-t-il une certaine indépendance où peut se déployer richesse et inventivité musicales ?
– Le patron-mécène conditionne-t-il toute la production musicale ? Façonne-t-il une esthétique à lui seul ?
Décliner les types de pouvoir
– Entre le pouvoir didactorial -type IIIe Reich (voir l’exposition actuelle à la Cité de la musique)- et le mécénat, il existe une grande différence. Dans un pouvoir mécène, l’artiste trouve sûrement plus sa place que dans un régime qui tend à réduire tous les espaces de liberté possibles.
– Ne pas se restreindre bien sûr au pouvoir royal : le rôle de l’Eglise est aussi de toute importance. De même de multiples corps sociaux excercent leurs pouvoirs comme les médecins par exemple, dûment moqués dans Le Malade imaginaire de Charpentier et Molière.
La réception des œuvres
– Existe-t-il au XVIIe un seul pouvoir, une seule musique ? Il faut apprécier par exemple la réception des œuvres : le “pouvoir” du public. Le cas d’Armide de Lully est exemplaire.
=> Poser le pb : les ambiguïtés des relations pouvoir/musique.
II – Le pouvoir de la musique
– D’autre part, si le pouvoir s’est servi de la musique c’est en raison de sa propre puissance :
* fonction d’amplification comme dans les musiques officielles (Te Deum, musiques militaires, etc.)
* fonction d’attenuation à des fins critiques : faire passer un message politique dans une chanson a une autre portée que dans un texte écrit ou un poème lu : ex de mazarinades, des chansons satiriques
* pouvoir expressif : émouvoir, consoler et même selon certains guérir !
– Voir les théories des Anciens (Platon) : la musique est “un facteur moral et social de premier plan dans l’éducation et la vie publique” (U. Michels, t. 1, p. 175). Elle influe sur le cœur et la morale.
– Pythagore : la musique est fondée sur des nombres et des proportions, les mêmes que ceux qui régissent l’ordre du monde. Le musique est le reflet du cosmos.
III – Le pouvoir de l’artiste
– On peut se demander si, devant des obligations tellement fortes, les artistes réduisent leur espace de liberté, espace nécessaire à toute démarche artistique.
– L’acte de création est-il irréductible ? Peut-on asservir ou contrôler l’art ?
Le plan du cours découle de cette réflexion.